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Colors of memories

13 avril 2009

Du nouveau

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21 février 2009

Nocturne.

Ou l'art de raconter sa vie à travers un texte fade.

Musique.

C’était une belle journée. Je l’avais enfin revue, quelques heures auparavant, elle qui m’avait tant manqué, et j’avais gravé au fond de ma tête tous les sourires de mes amis présents. Néanmoins, alors que je marchais le long de la route, à cette heure où l’ombre des arbres se faisait imposante sur l’herbe du jardin, aucun instant de ce jour ne m’avait paru plus agréable. Je traînais mes pieds, abîmant mes grosses chaussures sur le goudron, le soleil dans mon dos caressant ma nuque. L’air encore frais de cette fin d’hiver portait les chants des oiseaux et semblait vouloir les emmener se fracasser au loin, contre les collines. Il y avait, flottant là, cette odeur toute particulière qui faisait, à chaque inspiration, frémir mes narines de plaisance. La forte odeur de nature dont j’étais persuadé être la seule à remarquer. Lentement, je levai mes bras, comme pour un équilibriste son bâton, et, fermant mes paupières, j’imaginai sous mes pieds un long fil tendu, au dessus des montagnes, du ciel et des nuages. Je rêvai d’ailes dans mon dos, de mes cheveux au vent, des plaines que je survolerais ainsi. Après quelques pas silencieux, je m’arrêtai devant la maison. Quand j’ouvris les yeux, le ciel s’était revêtu de sa robe violette et bleutée. Et je pénétrai entre les murs froids de l’habitation déserte.

J’ôtai mes chaussures rapidement, grimpai les escaliers en quelques enjambées et refermai la porte de ma chambre derrière moi. Lentement, je me laissai glisser contre celle-ci en un soupire, ma tête s’enfouissant entre mes genoux. J’avais dès à présent quitté le monde des autres, celui que je partageais avec regret depuis mon enfance. Ils vous scrutaient de leurs yeux affamés, les autres, les ongles de leur méchanceté aiguisés s’enfonçaient dans votre peau. J’étais là. Enfin seule dans la pièce sombre, je respirais. Je m’approchai de la fenêtre, la poussai doucement et, sur la pointe des pieds, posai mes bras sur le rebord. Mes cheveux fins virevoltaient autour de mon visage, mais qu’importe, personne n’était là pour me trouver insouciante. La nuit chassait les dernières traces de lumières derrière les arbres du bois. Elle que j’attendais tant depuis ce matin. Soulagée, comme si une part de moi s’était inquiétée qu’elle ne fusse pas apparue, je m’assis sur le tabouret du piano électronique, face à la vitre.  

Mes doigts se placèrent çà et là sur le clavier, le premier accord du morceau que je chérissais tant. Les oiseaux s’étaient tus. Mes mains, malgré moi, enfoncèrent les touches et, dans une mélodie approximative à l’originale, le ciel s’assombrit. La dernière note, et la nuit, dans son habituelle splendeur, teintait parfaitement les cieux d’une couleur noire unie. Pas une étoile. Je lui accordai un dernier regard et, les yeux humides, fermai volets, vitre et rideaux. Quelques larmes, celles qui reviennent chaque soir, s’autorisèrent à dévaler mes joues. Mon corps lourd se laissa tomber sur le lit.

Alors c’était ça, la vie. Sentir ma peau se resserrer un peu plus à chaque minute sur ma chair, affronter la pensée de mes semblables, me refuser d’aimer, malgré tout, ce qui me donne le courage de me lever d’un bond le matin, et me lamenter, encore et encore, sur les pauvres péripéties de mon existence. Elle est belle, la Terre, ils sont beaux, nos dieux.

Comme chaque soir, à cette heure où le sommeil ne voilait pas encore mes yeux, je me retournai vers ces photos un peu usées de mon enfance. Je me sentis une fois de plus emportée par une vague de mélancolie devant nos sourires figés. Les questions vagabondaient depuis trop longtemps dans ma tête. J’avais irrévocablement égarée mon innocence en chemin, sur les longues routes de la vie. Il était temps ce soir-là de fermer les yeux pour enfin n’avoir dans le crâne qu’une douce mélodie. Quelques heures de liberté. Je ne vivais que la nuit.

Thème de Elia : " La nuit la rendait créative, pensive et angoissée. "

 

19 janvier 2009

Hors-Sujet.

yannk

On a tous connu cet instant magique où toutes les peurs liées à notre quotidien disparaissent d’un seul coup. Cet instant où on se sent invincible, où notre instinct devient notre force, où la musique, rythmée par nos battements de cœur, s’accélère jusqu’à en devenir délicieuse. Cet instant où tout ce qui n’est que décor s’anéantit malgré nous, quand alors on entre involontairement dans un monde différent, celui des plus beaux prestiges.

Les gens s’attardent bien souvent sur des choses matérielles, alors qu’il suffit simplement de toi, de tes pupilles pures, enveloppés de l’océan de chocolat tiède de tes iris, d’un ensemble parfait à pouvoir s’y plonger. La recette ne s’invente pas.

Nous n’avons pas besoin de mots pour nous comprendre, et c’est peut-être mieux ainsi. Tous deux assis là, au fond de la salle, entre plusieurs amis. Ils rient bruyamment, parlent en gesticulant. Effrayée, je lève furtivement la tête et il est agréable d’enfin retrouver tes yeux noisette, ne serai-ce que quelques secondes. Ton odeur enivrante, juste un peu épicée, m’enlace doucement. Plus un bruit autour, juste une merveilleuse mélodie. L’océan, le vent ou peut-être même le crépitement des flammes. Un vague sourire, tu baisses la tête, retournes ton assiette pour y manger ton dessert. Puéril. Je relève ton menton de mon index. Ce regard veut tout dire.

Thème de Elia : " L'expression à travers le regard."

 

16 janvier 2009

Blanche.

Musique.

A force de regarder les oiseaux voler, elle se sentait libre de battre des ailes. Elle avait ses mains simplement posées sur le rebord de la fenêtre, et rien d’ici ne lui semblait plus beau que le crépuscule silencieux. Elle n’avait pas peur des ombres, c’est peut-être ce en quoi elle était différente. La vague lumière du soleil couchant dévoilait l’innocence de son visage serein. Quelques feuilles s’élevèrent et sa robe blanche frémit, portée par le vent frais d’hiver. C’était l’heure de la danse. Par une magie que personne d’autre qu’elle n’aurait pu avouer, ses cheveux virevoltant au rythme du silence, se mélangeaient pensées et rêves, larmes et espoirs, et c’est ça qui lui plaisait, cette sensation de liberté qui lui procurait le plus intense des bonheurs. Et quand vint la fin de ce rituel, bercée par la musique enivrante d’agréables songes, elle se coucha à même le sol pour sombrer dans un sommeil utopique.

______ Ce n’était pas le jour qu’il l’effrayait. C’était les autres. Elle ne comprenait pas pourquoi tous les regards étaient posés sur elle. Pieds nus, dansant sur les trottoirs, la jeune fille pirouettait à en faire tourner la tête des passants. Personne ne lui avait jamais apprit à vivre, et son esprit vagabondait entre les barreaux de son destin. Elle errait dans un monde qu’elle n’avait pas choisi, s’arrêtant de temps à autres devant un arbre, comme fascinée par ce que la nature pouvait lui offrir. La vie. Mais la vie, c’était elle.

______ Personne ne se fut vanté un jour d’avoir entendu sa voix. Elle disait avec les yeux des choses sincères et vraies, qui parfois la faisait sourire ou pleurer. Alors son ataraxie brisée, elle fermait ses paupières et s’en allait.  La vie comme elle vient, parfois repart. Blanche n’est jamais revenue.

Thème de Julie : " Elle ne comprenait pas pourquoi tous les regards étaient posés sur elle."

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15 janvier 2009

Lu.

__Dès l’instant où l’aube perça la baie vitrée de ses rayons orangés, j’ai su que ça serait une mauvaise journée. Je n’étais pourtant pas d’humeur exécrable, mais il y avait ce je-ne-sais-quoi qui m’oppressait. Lentement, je poussai toutes ces couvertures, sentant en me redressant mon cœur lourd de gamine effrayée par la vie. Mes petits pieds rougis s’engouffrèrent dans des souliers fourrés, et je m’enfonçai dans le couloir aux odeurs de café et de tartines grillées.
Je savais que la cause de mon mal-être venait de Lula. Et c’était une chose étonnante de la part de l’être jovial et innocent qu’était ma sœur jumelle. Elle était là, assise sur son tabouret en chêne, rêvant quelque part où nul n’a probablement jamais foutu les pieds. Lula était en perpétuelle méditation. Elle avait les yeux mornes, en apparence, parce qu’elle ne vous voyait pas. Son regard perçait votre peau, scrutait votre âme. Et je l’aimais, ma Lu, du haut de mes treize ans, elle était moi et j’étais elle.
A peine eus-je le temps de me poser sur le banc que mes yeux se perdirent dans les siens, et une vague purement bleutée m’emporta pour me bercer, au rythme du silence, nos ombres dansant malgré nous sur le mur d'à côté.
« Le beurre, s’te plait. » lança-t-elle d’un ton nonchalant.
« Quelle délicatesse. » répliquai-je en un sourire léger.

Quelqu’un se gratta grassement la gorge. Je me retrouvai aussitôt dans une cuisine beaucoup plus petite, mon père à ma droite.
« La gosse cause encore toute seule. » beugla-t-il à ma mère.

Et je redevins la fille qui ne parlait pas, baissant la tête sous le poids de ces paroles, mes larmes s'engouffrant dans les sillons de mes joues comme suintent de vieilles plaies. 

juu

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3 janvier 2009

Celui-ci je le remets, je l'aime bien.


One___Aout_08


__Je me demande parfois pourquoi on est tant obstiné par nous au lieu de l'être par ce qui nous entoure. Ça, c'était la phrase préface au long texte affligeant que je vais écrire pour rien. Attention, je vais parler de moi. J'ai toujours voulu être une sorcière, alors j'ai toujours concocté des potions exécrables que ça soit dans le jardin ou dans le bain. Étant petite, je passais énormément de temps dehors, dans la forêt, les champs, la ferme voisine, les bâtiments désaffectés, avec Yann. Peu après avoir apprit à tremper des Monster Munchs dans du ketchup, il arriva l'époque des dessins à la craie sur la route, des cabanes dans les arbres, des descentes attachés sur une planche à roulettes, des histoires au coin du feu. J'ai toujours vu mon enfance comme la plus belle, la plus riche en aventures, la plus magique, bercée par les sons que nous faisions naître d'entre nos mains la nuit. Et puis j'ai déménagé, j'ai quitté la Cabane Des Arbres, la grande pente, le ruisseau, l'ancienne usine et je me suis éloignée, sans m'en rendre compte, de ce que j'appelle désormais mon passé. Depuis il n'a plus jamais neigé autant que l'époque des bonshommes de neige. Il n'a plus jamais eu autant de soleil que ces après-midis à jouer en maillot sur la pelouse. Il n'est plus jamais tombé autant de pluie que depuis ces danses sur le chemin. Et je sais qu'il n'y aura plus jamais de sourires aussi francs que ceux des petits êtres que nous étions, n'est-ce pas ? C'est à ce moment là que vint le collège, on quitta, le sourire scotché aux lèvres, les longues récréations des mois chauds, pour entrer dans ce monde de critiques et de méfiance. Grand-père est partit. J'ai beaucoup souffert. Son sourire sage, ses mains abimés, son regard réconfortant. C'était le plus serein de tous les grands-pères, et c'est là qu'on se rend compte de ce qu'est l'amour. Cette façon qu'on a de ne jamais se le dire et de toujours le regretter par la suite. Fraternité, amitié. Et amour, sans savoir vraiment ce que c'est, le vrai. La chaleur de l'autre, peut-être, du moins c'est comme ça que j'imagine le début. Et depuis j'ai quatorze ans, neuf mois et quinze jours. Et je trouve que le temps passe beaucoup trop vite. Juste le temps d'une certaine mélancolie.

1 janvier 2009

Sans même une résolution.

__Morgane, dans un élan de gentillesse (Ou sous l'effet d'un chantage diabolique - on verra), me donnera les photos du nouvel an. Je mettrais sûrement celles de Jolan avec son maquillage de mutant et d'Elia coiffé d'oreilles Playboy. J'ai bien aimé cette soirée, c'était sympa. Je ne veux quand même pas paraître imbue de ma personne, étant donné que c'est chez moi que ça se passait - d'ailleurs si il y a des gens affamés par ici, j'ai de la bouffe pour deux semaines. Je ne me sens pas obligée de vous souhaiter une bonne année, de toute façon on a déjà dut vous le faire, et en plus, moi, ça m'énerve. Dès que je croise une personne, elle me saute dessus en hurlant : "BONNE ANNÉE, BONNE SANTÉ !" Arg. Et ça ne sert à rien, ce n'est sûrement pas parce qu'on a oublié de leur souhaiter une bonne santé que des millions de personnes meurent du sida chaque année.

P1020811

Allez, encore 6 mois de collège, youhou !

Je suis Klervi et je viens d'ici.

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