Blanche.
A force
de regarder les oiseaux voler, elle se sentait libre de battre des ailes. Elle
avait ses mains simplement posées sur le rebord de la fenêtre, et rien d’ici ne
lui semblait plus beau que le crépuscule silencieux. Elle n’avait pas peur des
ombres, c’est peut-être ce en quoi elle était différente. La vague lumière du
soleil couchant dévoilait l’innocence de son visage serein. Quelques feuilles
s’élevèrent et sa robe blanche frémit, portée par le vent frais d’hiver.
C’était l’heure de la danse. Par une magie que personne d’autre qu’elle
n’aurait pu avouer, ses cheveux virevoltant au rythme du silence, se
mélangeaient pensées et rêves, larmes et espoirs, et c’est ça qui lui plaisait,
cette sensation de liberté qui lui procurait le plus intense des bonheurs. Et
quand vint la fin de ce rituel, bercée par la musique enivrante d’agréables
songes, elle se coucha à même le sol pour sombrer dans un sommeil utopique.
______ Ce n’était pas le jour qu’il l’effrayait. C’était les autres. Elle ne comprenait pas pourquoi tous les regards étaient posés sur elle. Pieds nus, dansant sur les trottoirs, la jeune fille pirouettait à en faire tourner la tête des passants. Personne ne lui avait jamais apprit à vivre, et son esprit vagabondait entre les barreaux de son destin. Elle errait dans un monde qu’elle n’avait pas choisi, s’arrêtant de temps à autres devant un arbre, comme fascinée par ce que la nature pouvait lui offrir. La vie. Mais la vie, c’était elle.
______ Personne ne se fut vanté un jour d’avoir entendu sa voix. Elle disait avec les yeux des choses sincères et vraies, qui parfois la faisait sourire ou pleurer. Alors son ataraxie brisée, elle fermait ses paupières et s’en allait. La vie comme elle vient, parfois repart. Blanche n’est jamais revenue.
Thème de Julie : " Elle ne comprenait pas pourquoi tous les regards étaient posés sur elle."